« Une chose qui a, de façon si diverse et toujours renouvelée, charmé, instruit, ému les hommes, porte en soi sa raison d’être nécessaire et vient nécessairement de cette source éternelle où baigne toute vie. Ce n’est peut-être qu’une petite goutte de rosée retenue au creux d’une feuille, mais cette goutte étincelle de tous les feux de la première aurore. »
Wilhem Grimm, au sujet des contes de fées.
Une invitation au pays des contes
Écouter un conte de fées avec un cœur d’enfant, sans filtre ni projet, sans chercher à comprendre ou à interpréter.
Se présenter devant l’histoire comme à l’orée d’un bois et s’émouvoir du sifflement du merle, de la senteur des champignons ou de la danse des feuilles dans le soleil…
Se laisser emmener et se laisser toucher, émouvoir, en oubliant à peu près tout ce que l’on croit savoir : une proposition pas si facile pour les adultes que nous sommes devenus !
Et, une fois l’histoire achevée, restons un moment avec elle, pour ce qu’elle est, tout simplement, sans la juger ni chercher à la comprendre.
Devenons cathédrale.
Prenons le temps de la laisser résonner en nous, dans ses méandres, ses détails et ses rebondissements.
Permettons à toutes nos sensations éveillées de se goûter, de s’amplifier.
Laissons-nous vibrer avec chacun des personnages, ressentant tour à tour leur fougue et leurs errances, leur impuissance et leurs terreurs, leur courage et leur splendeur.
C’est alors que, tout naturellement, dans la résonance de notre cœur, le conte nous délivre son secret, un secret intime, tout personnel. Car, comme dans un miroir, ces métaphores toutes simples reflètent notre monde intérieur et nous parlent de nous : nous sommes tous les personnages du conte.
Le conte de fées, miroir de nous-même
Bienvenue dans le pays des contes, ce pays des mystères commun à tous les êtres, le pays du dedans.
Nous les connaissons ces géants redoutables qui nous paralysent de peur.
Nous avons tous connu l’errance dans nos forêts profondes…
Quelle est-elle cette part de nous, magnifique, ensevelie dans les broussailles de notre mémoire, cette princesse endormie qui dort et qui attend encore sa délivrance ?
Nous connaissons, dans notre cœur, l’enthousiasme du héros et ce courage formidable qui nous porte quand nous croyons à notre quête, malgré tous les obstacles.
Nous avons goûté à la joie du mariage intime, ce sentiment de plénitude et d’unité intérieure, au terme de réalisations qui ont jalonné notre vie.
Enfin, rappelons-nous de toutes les fois où quelque nain, quelque grenouille se sont présentés sur notre chemin, nous apportant la clef que nous cherchions tant. Ces coïncidences, ces synchronicités nous ont soudain ouvert les portes de l’infini des possibles… nous laissant pressentir la grandeur de l'existence.
Universels, les contes de fées nous répètent inlassablement, depuis la nuit des temps et dans toutes les cultures du monde, que notre accomplissement est possible. Puisant dans l’antique tradition, ces histoires ne sont pas faites pour endormir les enfants mais pour nous éveiller à la conscience de ce qui est unique et singulier en nous, notre véritable essence, notre source d’or.
Les contes de fées sont au cœur de tous les ateliers que j’anime.
Chaque histoire est porteuse d’une force intrinsèque. À travers ses métaphores, ses symboles et son modèle d’accomplissement, elle offre une dynamique résolutoire propre à nous relier au champ de l’infini des possibles.
Chaque histoire propose un chemin particulier pour renouer avec notre propre grandeur et conquérir notre souveraineté.
Chaque histoire est une invitation à l’émerveillement et, retrouvant la magie de notre pouvoir de création, créer une vie à notre ressemblance.
À la différence d’autres interprétations des contes de fées (historiques, psychanalytiques, symbolistes, philosophiques, etc...), cette pratique du conte est basée sur la réceptivité. L’apprentissage et l’apprivoisement de notre espace de résonance personnel est au centre de cette approche. J’ai pu constater, au cours de mes années d’accompagnement individuel ou collectif, combien elle permet de restaurer notre aptitude à recevoir les messages vivifiants qui nous concernent et à nous ouvrir à notre dimension d’inspiration.
La rencontre de deux traditions millénaires et universelles
L’autolouange2, autre précieux héritage de notre patrimoine universel, est une pratique de célébration de notre propre grandeur. Elle nourrit les âmes depuis l’origine de l’humanité. Cette parole en « Je », cueillie dans l’intimité de nous-même, est invitation à nous approcher au plus près de notre vérité, de notre intégrité, de notre source d’or. Cette parole partagée et proclamée est acte de reconnaissance et d’engagement à être pleinement nous-même.
Les deux traditions que sont l’autolouange et les contes de fées, se fondent sur la conviction commune qu’à l’instar de la graine de tournesol qui porte en elle la promesse de sa fleur, chaque être humain porte en lui toute la promesse de lui-même qui ne demande qu’à se déployer. Par des chemins différents, elles réveillent notre réceptivité, cet espace d’écoute intime propre à nous relier à notre source, afin de créer les conditions de notre réalisation dans le monde.
Ces deux approches s’apparentent à l’art du jardinier. Elles sont humus, elles sont nourriture. Elles sont terre féconde pour que se déploie la merveille de nous-même. Elles cultivent un espace sacré propre à laisser parler notre silence, dans le secret de notre cœur.
L’alliance de ces deux traditions, actualisées pour notre monde contemporain, s’est imposée tout naturellement dans ma pratique professionnelle. L’autolouange fait désormais partie intégrante de la plupart de mes ateliers.
Une histoire : Les trois langages – Frères Grimm (adaptation)
Pour illustrer ce mariage entre un conte de fées et l’autolouange, voici l’histoire que j’ai choisie pour une intervention que Clémentine Jolivet et moi-même avons faite à Clichy-sous-Bois, dans le cadre du projet d’insertion LIVE.
Cette histoire nous raconte un conflit entre un père, assez âgé, et son fils unique « qui ne sait rien apprendre ». Désespéré de la stupidité de son fils, le père le confie successivement à trois maîtres réputés, pour tenter de lui « mettre quelque chose dans la tête ». Auprès de ces fameux maîtres, le fils apprendra avec succès le langage des chiens, celui des grenouilles puis celui des oiseaux. Ces acquisitions magnifiques ne sont pourtant pas acceptables pour le père qui, rentrant dans une colère noire, renie son fils et ordonne à ses gens de lui ôter la vie. Sauvé par l’incapacité de ces serviteurs à le tuer, le jeune homme doit s’enfuir seul, sans ressource et sans direction. Pour tout bagage, il n’a que ses talents.
La suite de l’histoire nous montre que ce sont ces mêmes talents, exprimés de façon naturelle et spontanée par le jeune homme, qui lui sauveront la vie. Sa connaissance du langage des chiens permettra, de surcroît, à toute une contrée d’être libérée d’une terrible malédiction.
Poursuivant sa route pour découvrir le monde et accompagné par le babillage des grenouilles, le jeune homme arrive un jour aux portes d’un royaume en grand deuil de son défunt roi. Sans descendance et sans successeur pour le trône, les conseillers de la cour décident que le nouveau roi devrait être désigné par un signe surnaturel. C’est à ce moment précis que deux colombes se posent sur les épaules du jeune homme. Malgré ses hésitations, elles lui soufflent dans l’oreille d’accepter de prendre la succession du trône vacant. Élu souverain sur l’heure, il règnera désormais sur ce royaume, guidé en cela… par les colombes.
Après la lecture du conte, les participants sont invités à prendre le temps de laisser résonner en eux chacun des personnages et à les ressentir comme autant de parts d’eux-mêmes.
Spontanément et en écho à leur propre expérience, voilà qu’ils expriment très vite des « paroles du père », véritable moisson de croyances internalisées :
« Si je n’ai pas de diplômes, je n’arriverai à rien dans la vie ».
« Je n’ai pas de temps à perdre avec des choses pas importantes ».
« Je suis nul : je n’arrive pas à me mettre quelque chose dans la tête ».
« Je dois apprendre des choses sérieuses ».
Avec la proposition de Clémentine d’incarner physiquement, et en chœur, chacun des personnages, la résonance avec leur réalité intérieure se démultiplie. Un groupe exprime le sentiment d’émerveillement du fils pour ses découvertes inouïes, en clamant : « Père, j’ai réussi ! ». Il fait face à un autre groupe incarnant le dénigrement et la colère du père face à ces apprentissages, avec cette parole-couperet : « Non ! Ce n’est pas possible ! ».
Se reliant alors à l’énergie d’enthousiasme du fils, encore toute vibrante dans le groupe, nous invitons chaque personne à laisser émerger le souvenir d’une expérience toute personnelle, très vivante, où elle s’est sentie pleinement elle-même et heureuse de l’être. Chacune de ces expériences, aussi mineure fut-elle et peut-être même considérée comme « pas sérieuse », se révèle alors être un écrin pour un talent tout particulier, parfois laissé en jachère depuis longtemps. Dans le tour de parole qui s’ensuit, c’est en silence que nous écoutons les révélations offertes, en hommage respectueux aux orpailleurs qu’ils sont devenus pour eux-mêmes, découvrant chacun l’un de leurs filons d’or.
Emma nous raconte comment elle s’est retrouvée obligée d’improviser une crèche chez elle, alors qu’elle ne trouvait pas de gardienne pour sa fille. Lors de cette expérience inattendue, voilà qu’elle découvre le bonheur d’avoir un cœur assez grand pour aimer d’autres enfants… Abdel nous parle de son goût pour le silence quand il est en présence d’autres personnes. Il nous décrit sa joie d’écouter, de ressentir et de deviner la vérité des autres, par-delà leurs mots et leur apparence. De cela, il ne parle à personne…
Après cette cueillette, nous poursuivons la métaphore du conte et proposons au groupe de finaliser cette exploration par une mise en scène théâtrale et royale ! Face à tout le groupe, transformé pour l’occasion en cour royale, chaque personne est invitée à trouver dans son corps la prestance et l’énergie du talent révélé et à s’en proclamer souveraine. Nous assistons alors, bouleversés, au couronnement successif d’une reine, d’un roi d’un royaume tout personnel, reflet d’un trésor caché :
Je suis la Reine, Grande Mère des enfants. (Emma)
Je suis le Roi de la vision. (Abdel)
Je suis le Roi des compassions (Jean-Paul)
Je suis Reine de l’aide inattendue (Fatia)
[1] Méthode de La Voie des contes© Jean-Pascal Debailleul
[2] Voir le texte complet en annexe.
Wilhem Grimm, au sujet des contes de fées.
Une invitation au pays des contes
Écouter un conte de fées avec un cœur d’enfant, sans filtre ni projet, sans chercher à comprendre ou à interpréter.
Se présenter devant l’histoire comme à l’orée d’un bois et s’émouvoir du sifflement du merle, de la senteur des champignons ou de la danse des feuilles dans le soleil…
Se laisser emmener et se laisser toucher, émouvoir, en oubliant à peu près tout ce que l’on croit savoir : une proposition pas si facile pour les adultes que nous sommes devenus !
Et, une fois l’histoire achevée, restons un moment avec elle, pour ce qu’elle est, tout simplement, sans la juger ni chercher à la comprendre.
Devenons cathédrale.
Prenons le temps de la laisser résonner en nous, dans ses méandres, ses détails et ses rebondissements.
Permettons à toutes nos sensations éveillées de se goûter, de s’amplifier.
Laissons-nous vibrer avec chacun des personnages, ressentant tour à tour leur fougue et leurs errances, leur impuissance et leurs terreurs, leur courage et leur splendeur.
C’est alors que, tout naturellement, dans la résonance de notre cœur, le conte nous délivre son secret, un secret intime, tout personnel. Car, comme dans un miroir, ces métaphores toutes simples reflètent notre monde intérieur et nous parlent de nous : nous sommes tous les personnages du conte.
Le conte de fées, miroir de nous-même
Bienvenue dans le pays des contes, ce pays des mystères commun à tous les êtres, le pays du dedans.
Nous les connaissons ces géants redoutables qui nous paralysent de peur.
Nous avons tous connu l’errance dans nos forêts profondes…
Quelle est-elle cette part de nous, magnifique, ensevelie dans les broussailles de notre mémoire, cette princesse endormie qui dort et qui attend encore sa délivrance ?
Nous connaissons, dans notre cœur, l’enthousiasme du héros et ce courage formidable qui nous porte quand nous croyons à notre quête, malgré tous les obstacles.
Nous avons goûté à la joie du mariage intime, ce sentiment de plénitude et d’unité intérieure, au terme de réalisations qui ont jalonné notre vie.
Enfin, rappelons-nous de toutes les fois où quelque nain, quelque grenouille se sont présentés sur notre chemin, nous apportant la clef que nous cherchions tant. Ces coïncidences, ces synchronicités nous ont soudain ouvert les portes de l’infini des possibles… nous laissant pressentir la grandeur de l'existence.
Universels, les contes de fées nous répètent inlassablement, depuis la nuit des temps et dans toutes les cultures du monde, que notre accomplissement est possible. Puisant dans l’antique tradition, ces histoires ne sont pas faites pour endormir les enfants mais pour nous éveiller à la conscience de ce qui est unique et singulier en nous, notre véritable essence, notre source d’or.
Les contes de fées sont au cœur de tous les ateliers que j’anime.
Chaque histoire est porteuse d’une force intrinsèque. À travers ses métaphores, ses symboles et son modèle d’accomplissement, elle offre une dynamique résolutoire propre à nous relier au champ de l’infini des possibles.
Chaque histoire propose un chemin particulier pour renouer avec notre propre grandeur et conquérir notre souveraineté.
Chaque histoire est une invitation à l’émerveillement et, retrouvant la magie de notre pouvoir de création, créer une vie à notre ressemblance.
À la différence d’autres interprétations des contes de fées (historiques, psychanalytiques, symbolistes, philosophiques, etc...), cette pratique du conte est basée sur la réceptivité. L’apprentissage et l’apprivoisement de notre espace de résonance personnel est au centre de cette approche. J’ai pu constater, au cours de mes années d’accompagnement individuel ou collectif, combien elle permet de restaurer notre aptitude à recevoir les messages vivifiants qui nous concernent et à nous ouvrir à notre dimension d’inspiration.
La rencontre de deux traditions millénaires et universelles
L’autolouange2, autre précieux héritage de notre patrimoine universel, est une pratique de célébration de notre propre grandeur. Elle nourrit les âmes depuis l’origine de l’humanité. Cette parole en « Je », cueillie dans l’intimité de nous-même, est invitation à nous approcher au plus près de notre vérité, de notre intégrité, de notre source d’or. Cette parole partagée et proclamée est acte de reconnaissance et d’engagement à être pleinement nous-même.
Les deux traditions que sont l’autolouange et les contes de fées, se fondent sur la conviction commune qu’à l’instar de la graine de tournesol qui porte en elle la promesse de sa fleur, chaque être humain porte en lui toute la promesse de lui-même qui ne demande qu’à se déployer. Par des chemins différents, elles réveillent notre réceptivité, cet espace d’écoute intime propre à nous relier à notre source, afin de créer les conditions de notre réalisation dans le monde.
Ces deux approches s’apparentent à l’art du jardinier. Elles sont humus, elles sont nourriture. Elles sont terre féconde pour que se déploie la merveille de nous-même. Elles cultivent un espace sacré propre à laisser parler notre silence, dans le secret de notre cœur.
L’alliance de ces deux traditions, actualisées pour notre monde contemporain, s’est imposée tout naturellement dans ma pratique professionnelle. L’autolouange fait désormais partie intégrante de la plupart de mes ateliers.
Une histoire : Les trois langages – Frères Grimm (adaptation)
Pour illustrer ce mariage entre un conte de fées et l’autolouange, voici l’histoire que j’ai choisie pour une intervention que Clémentine Jolivet et moi-même avons faite à Clichy-sous-Bois, dans le cadre du projet d’insertion LIVE.
Cette histoire nous raconte un conflit entre un père, assez âgé, et son fils unique « qui ne sait rien apprendre ». Désespéré de la stupidité de son fils, le père le confie successivement à trois maîtres réputés, pour tenter de lui « mettre quelque chose dans la tête ». Auprès de ces fameux maîtres, le fils apprendra avec succès le langage des chiens, celui des grenouilles puis celui des oiseaux. Ces acquisitions magnifiques ne sont pourtant pas acceptables pour le père qui, rentrant dans une colère noire, renie son fils et ordonne à ses gens de lui ôter la vie. Sauvé par l’incapacité de ces serviteurs à le tuer, le jeune homme doit s’enfuir seul, sans ressource et sans direction. Pour tout bagage, il n’a que ses talents.
La suite de l’histoire nous montre que ce sont ces mêmes talents, exprimés de façon naturelle et spontanée par le jeune homme, qui lui sauveront la vie. Sa connaissance du langage des chiens permettra, de surcroît, à toute une contrée d’être libérée d’une terrible malédiction.
Poursuivant sa route pour découvrir le monde et accompagné par le babillage des grenouilles, le jeune homme arrive un jour aux portes d’un royaume en grand deuil de son défunt roi. Sans descendance et sans successeur pour le trône, les conseillers de la cour décident que le nouveau roi devrait être désigné par un signe surnaturel. C’est à ce moment précis que deux colombes se posent sur les épaules du jeune homme. Malgré ses hésitations, elles lui soufflent dans l’oreille d’accepter de prendre la succession du trône vacant. Élu souverain sur l’heure, il règnera désormais sur ce royaume, guidé en cela… par les colombes.
Après la lecture du conte, les participants sont invités à prendre le temps de laisser résonner en eux chacun des personnages et à les ressentir comme autant de parts d’eux-mêmes.
Spontanément et en écho à leur propre expérience, voilà qu’ils expriment très vite des « paroles du père », véritable moisson de croyances internalisées :
« Si je n’ai pas de diplômes, je n’arriverai à rien dans la vie ».
« Je n’ai pas de temps à perdre avec des choses pas importantes ».
« Je suis nul : je n’arrive pas à me mettre quelque chose dans la tête ».
« Je dois apprendre des choses sérieuses ».
Avec la proposition de Clémentine d’incarner physiquement, et en chœur, chacun des personnages, la résonance avec leur réalité intérieure se démultiplie. Un groupe exprime le sentiment d’émerveillement du fils pour ses découvertes inouïes, en clamant : « Père, j’ai réussi ! ». Il fait face à un autre groupe incarnant le dénigrement et la colère du père face à ces apprentissages, avec cette parole-couperet : « Non ! Ce n’est pas possible ! ».
Se reliant alors à l’énergie d’enthousiasme du fils, encore toute vibrante dans le groupe, nous invitons chaque personne à laisser émerger le souvenir d’une expérience toute personnelle, très vivante, où elle s’est sentie pleinement elle-même et heureuse de l’être. Chacune de ces expériences, aussi mineure fut-elle et peut-être même considérée comme « pas sérieuse », se révèle alors être un écrin pour un talent tout particulier, parfois laissé en jachère depuis longtemps. Dans le tour de parole qui s’ensuit, c’est en silence que nous écoutons les révélations offertes, en hommage respectueux aux orpailleurs qu’ils sont devenus pour eux-mêmes, découvrant chacun l’un de leurs filons d’or.
Emma nous raconte comment elle s’est retrouvée obligée d’improviser une crèche chez elle, alors qu’elle ne trouvait pas de gardienne pour sa fille. Lors de cette expérience inattendue, voilà qu’elle découvre le bonheur d’avoir un cœur assez grand pour aimer d’autres enfants… Abdel nous parle de son goût pour le silence quand il est en présence d’autres personnes. Il nous décrit sa joie d’écouter, de ressentir et de deviner la vérité des autres, par-delà leurs mots et leur apparence. De cela, il ne parle à personne…
Après cette cueillette, nous poursuivons la métaphore du conte et proposons au groupe de finaliser cette exploration par une mise en scène théâtrale et royale ! Face à tout le groupe, transformé pour l’occasion en cour royale, chaque personne est invitée à trouver dans son corps la prestance et l’énergie du talent révélé et à s’en proclamer souveraine. Nous assistons alors, bouleversés, au couronnement successif d’une reine, d’un roi d’un royaume tout personnel, reflet d’un trésor caché :
Je suis la Reine, Grande Mère des enfants. (Emma)
Je suis le Roi de la vision. (Abdel)
Je suis le Roi des compassions (Jean-Paul)
Je suis Reine de l’aide inattendue (Fatia)
[1] Méthode de La Voie des contes© Jean-Pascal Debailleul
[2] Voir le texte complet en annexe.
Bibliographie
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Entrevue de Jean-Pascal Debailleul
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